J'attendais sur le parking de Carrefour lorsque je vis, poussant son caddie, un couple musulman: ils étaient l'un et l'autre très grands et minces, lui portait une barbe assez longue, une chéchia, ses jambes étaient couvertes par un saroual blanc; elle avait une burqa noire qui recouvrait la totalité de son corps de la tête aux pieds, seul son visage était visible.
Spontanément j'ai ressenti de la méfiance : rien dans leur attitude ne justifiait un tel sentiment. Leur caddie, comme tous les caddies, débordait de courses diverses, ressemblait à tous les caddies qui sortaient...et pourtant j'ai ressenti de la méfiance.
Leurs vêtements montraient à l'évidence que ce couple voulait afficher son appartenance à la religion musulmane, mais à une religion encore archaïque, qui veut cacher à tout prix le corps féminin. La femme était-elle consentante ou soumise? Je n'en sais rien mais toujours est-il qu'elle donnait une image assez sinistre.
En Egypte, au Maroc, j'ai rencontré certes des femmes en burqas noires mais aussi beaucoup de femmes en burqas colorées, en jupes, tailleurs et pantalons , ce qui montre à l'évidence que bien des femmes musulmanes savent vivre leur religion en tenant compte de l'évolution des moeurs au XXIème siècle.
En observant ce couple je n'ai, pu m'empêcher de penser aux terroristes qui cherchent à détruire notre civilisation et ses valeurs, je n'ai pu m'empêcher de ressentir ces tenues vestimentaires comme une sorte de provocation et je me suis dit que leur attitude pouvait fort bien engendrer méfiance, peur, peut-être haine chez beaucoup de compatriotes, sentiments qui sont autant de portes ouvertes à la violence.
Tout au long de ma carrière d'enseignant, j'ai rencontré de nombreux élèves musulmans, hommes et femmes. Rien, dans leur tenue, ne les distinguait de leurs camarades et amis,certains sont devenus enseignants à leur tour, techniciens, commerciaux, certains ont échoué, d'autres ont réussi, comme n'importe quel jeune.
Pourtant dans les dernières années de mon métier, j'avais déjà constaté une certaine évolution: des garçons, parfois, refusaient les théories de Darwin pour leur opposer le créationnisme, des filles et des garçons se laissaient aller à des propos violents contre les juifs et il avait fallu plusieurs fois les recadrer.
Par ailleurs, dans la petite ville où j'enseignais, il m'arrive de rencontrer d'anciennes élèves et c'est avec tristesse que je constate que certaines ne s'habillent plus du tout comme avant.
Je ne veux pas dire qu'elles sont devenues des terroristes mais il est certain qu'elles traduisent une forme de radicalisation, de soumission en tout cas à des normes archaïques imposées par les frères, pères, maris et que ce retour en arrière est inquiétant, porteur de conflits possibles dans notre société qui veut rester fidèle à ses valeurs républicaines et laïques.
Si l'Islam ne s'adapte pas au monde moderne, s'il se nourrit des propos stupides d'imams ignares au lieu de se réformer avec intelligence, le pire est possible.